mercredi 7 août 2013

DIY


Do it yourself (DIY) est une appellation, dont une traduction littérale en français serait « Faites-le vous-même », « Faites-le par vous-même » ou « Fais-le toi-même », qui désigne à la fois :

- certains musiciens ou mouvements culturels ;
- des activités visant à créer des objets de la vie courante, des objets technologiques ou des objets artistiques, généralement de façon artisanale.

Les groupes de musique DIY tentent de faire tout eux-mêmes, depuis la production de l'album jusqu'aux concerts, en passant par les actions de communication. Si ces choix sont souvent imposés par un manque de budget, ils sont aussi pour les artistes DIY une véritable volonté de marquer leur indépendance face aux grandes maisons et à l'industrie du disque en général.

En 2007, la croissance des ressources de DIY en ligne est en forte progression, et le nombre de propriétaires ayant un blog à propos de leur propre expérience ne cesse de croître de même que les sites web DIY d'organisations.

Philosophie "Do it yourself"...

On peut associer la formule "Do it yourself" au bricolage ou à la débrouillardise mais cela ne s'arrête pas là. Différentes choses s'apparentent à la philosophie "Faites-le vous-même" :

Toute activité où l'on n'est pas seulement spectateur ou consommateur...

Participer, et échanger ses connaissances, sa culture, son information, débattre et décider par exemple sur une encyclopédie libre, telle Wikipédia.

Le terme « DIY » englobe :

- Toute activité créatrice ; exemples : l'artisanat, ou la notion de création, avant l'ère industrielle.
- Tout recyclage, consumériste, technologique ou culturel.
- L'auto-édition de livres, magazines, bandes dessinées et de remplacement.
- Les groupes ou artistes solo libérant leur musique (musique libre) ou la finançant sans les maisons de disques.
- La culture de la cassette, et de la copie "privée" ou plus dans la culture punk.
- La création artisanale comme le tricot, la couture, les bijoux faits à la main, la céramique, etc.
- En informatique, les logiciels libres, ou le hack.
- Dans le façonnage d'objets, les fab labs
- En comédie, le détournement situationniste, ou tout simplement toute parodie.

DANS LA CULTURE « PUNK »...

Dans la culture punk, l'éthique DIY est liée à la vision punk anti-consumériste ; c'est un rejet de la nécessité d'acheter des objets ou d'utiliser des systèmes ou des procédés existants.

Le DIY comme sous-culture a sans doute commencé avec le mouvement punk des années ‘70. On peut noter cependant que la débrouille, le bricolage, les activités pour enfants, etc., existaient avant le mouvement punk DIY.

En musique les groupes punk émergents effectuent souvent des spectacles dans les sous-sol des habitations, plutôt que sur des scènes traditionnelles, pour éviter le mécénat d'entreprise ou pour assurer la liberté de la performance. Depuis, alors que de nombreuses salles ont tendance à fuir la musique expérimentale, les maisons (ou les caves) sont souvent les seuls endroits où ces groupes peuvent jouer. L'underground est alors réellement underground, et pourtant les salles de spectacle dans les caves gagnent en renommée dans les grandes villes.

L'éthique punk DIY s'applique également à la vie quotidienne, tels que l'apprentissage de réparation de vélos plutôt que les conduire à l'atelier, la couture (réparation/modification des vêtements plutôt que d'acheter de nouveaux), la culture de jardins potagers, la récupération de produits réutilisables dans les poubelles. Certains enseignants se livrent aussi à des techniques d'enseignement de bricolage, parfois appelé Edupunk.

De ce fait le mouvement DIY est une approche concrète et une mise en pratique de l'écologie et de l'anticapitalisme, par l'anti-consumérisme.

Cela dit la grande majorité des groupes punk "underground" font dans le DIY. Les groupes anarchistes et les plus activistes seront les plus authentiquement DIY. 

Un des albums les plus mythiques de la punk DIY est sans nul doute « Bullshit Detector », qui après sa sortie encouragea beaucoup de musicien à s’autoproduire en marge de l’industrie.


Le musicien le plus légendaire de ce genre à part, est sans nul doute Daniel Johnston, qui réalisa plusieurs enregistrements DIY sur cassettes. Aux États-Unis, on emploiera plus souvent le terme "lo-budget". La pratique du "lo-budget" aux États-Unis se développera rapidement, et le public adepte de ce genre s’élargira aussi rapidement.

Daniel Johnston

Bien souvent, au détriment des genres, des styles, le terme "Punk" est choisi pour définir toute la gamme des musiques "lo-budget". Donc on utilise bien souvent le terme punk indifféremment pour le noise rock, le lo-fi, le garage, le raw, le DIY, etc...

En même temps que cette vague punk déferle, beaucoup de musiciens des années ’80-90 se tourneront vers des explorations musicales d’avantage "expérimentales" et certains se tourneront vers la musique punk-industrielle, bruitisme ("noise music"), noise-rock, techno-punk, autres formes de "lo-budget music". 

Un véritable mouvement "DIY" s’installe en Europe, surtout en France et en Belgique. La musique underground sur "cassettes" contribue même à l’essor de nouveaux genres. Plusieurs productions en « home studio », seront produites dans les années ’80 -’90. 

On peut parler aussi d’une véritable tradition de "noise industriel français" (Cf : notre article : « Musique Industrielle Française »).

Cette vague de musique underground hors-norme contribua, entre autre, à faire de nouveaux adeptes de musique noise-industrielle et à faire du "lo-fi" une nouvelle esthétique. Mais, DIY ne veut pas nécessairement dire "lo-fi" ou "lo-budget", car parfois même si les musiciens s’auto produisent et sont de la scène underground, il arrive que leur enregistrements aient été réalisé avec grand soin sur de l’équipement de grande qualité. Évidemment. la plupart des réalisations DIY sont souvent "lo-fi" et/ou "lo-budget" ; mais DIY, ne veut pas toujours dire "mauvaise qualité sonore" ou "lo-budget".

Engagement politique...

Au-delà d'une simple volonté de récupération, le mouvement "Do It Yourself" (il ne s'agit pas d'un mouvement constitué) se voit comme une alternative politique en opposition au monde d'ultra-consommation dans lequel il baigne. Ses membres sont ainsi souvent liés à l'anarchisme, l'autogestion et aux mouvements squat et punk. Le besoin de créer, d'avoir une certaine indépendance par rapport à l'industrie et aux grands groupes commerciaux, de retrouver un savoir-faire abandonné les pousse à trouver des solutions pour faire le maximum de choses par eux-mêmes, en opposition à la marchandisation dominante, tout en recherchant la gratuité ou les prix faibles.

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